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Ju-Jitsu
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Reportages

(«Ju-Jitsu news», Paris)

Démasquons
une manipulation effrontée

...à propos d’une fable très répandue depuis un demi-siècle dans le milieu français du judo sur Jigoro Kano et ses «élèves»

L’une des manipulationsle plus effrontées - voire le plus répandues et non seulement dans les milieux des art martiaux - est celle selon laquelle les élèves de Jigoro Kano, le fondateur du judo, eurent des affrontement réels avec les élèves des écoles de JuJitsu en les battant grâce au judode Kano; ce qui prouverait l’efficacité supérieur du Judo face au JuJitsu...

Bien que cela soit exactement le contraire de lavérité, on l’entend affirmer souvent parmi les enseignants et les pratiquant de judo en France, presque toujours en parfaite bonne fois, ce qui d’ailleurs confirme l’efficacité de lamanipulation.

On retrouve cette fable pour enfants de chœur mêmedans des articles et des livres écrits par des auteurs qu’on aurait le droit de s’attendre bien informés.

Dernièrement je l’ai trouvée même dans les épreuvesd’une encyclopédie des arts martiaux qui m’avaient été soumise, et que je me suis empressé de rectifier en évitant à l’auteur une bavure historique assez detaille.

En réalité ceux qui battirent les élèves de JuJitsun’étaient pas, le moins du monde, des gens formés par Jigoro Kano; ni utilisèrent, dans ces affrontements, le judo, ce qui aurait été suicidaire.

ils étaient, en réalité, des grands champions deJu-Jitsu - et pas de Judo - que Kano avait engagés pour protéger le dojo qu’il venait d’ouvrir (et qu’il avait appelé Kodokan) des assauts très prévisibles de la part des certaines écoles de jujitsu, notamment le Kito ryu qu’il avait fréquenté.

Pour ces écoles il était en fait un sorte d’abusif,ayant ouvert ce dojo sans l’autorisation de son maître. Faute à l’époque très grave, donnant le droit à l’école «trahie» d’attaquer le dojo «illégal» et de le détruire.

Jigoro Kano avait été, en fait, élève du Kito ryu,école traditionnelle de JuJitsu, où il avait obtenu le niveau de ceinture noire 2e dan (le grade le plus haut qu’il ait jamais obtenu en JuJitsu dans sa vie).

Ce grade exprimait à l’époque, au Japon, un niveaude préparation, et d’efficacité, assez moyen, qui en tout cas n’était nullement suffisant pour obtenir le «menkyo», à savoir l’autorisation par son maître à enseigner, en ouvrant un «dojo» pur son compte.

Et pourtant Jigoro Kano avait cru bon d’ouvrir quandmême ce dojo.

Ils n’étaient pas de ses élèves...

En prévision donc d’une attaque on ne peut plus probable des élèves du Kito ryu, Jigoro Kano - qui appartenait a un famille très riche et puissante à la Cour - engagea un certain nombre de jujitsukas parmi les plus redoutables du Japon, formés dans les écoles de JuJitsu les plus performantes à l’époque.

Le plus efficace de ceux-ci était Shiro Saigo, formé à la célèbre école «Daito Ryu» de JuJitsu où il avait atteint un tel niveau que le chef de cette école l’avait désigné comme son futur successeur.

Shiro Saigo donc n’avait pas du tout été formé par Jigoro Kano (qui avait un niveau d’efficacité infiniment inférieur au sien) mais par la plus célèbre école de JuJitsu existant à l’époque.

il n’est pas étonnant donc que les élèves du Kito ryu, lorsque attaquèrent le Kodokan, furent défaits par Shiro Saigo et par les autres jujitsukas engagés par Kano (lesquels non plus, n’avaient pas été formé parcelui-ci).

Entre autres, les élèves du Kito ryu, formés à un style antique de JuJitsu à pratiquer avec armure, où les points vitaux étaient censés être protégés, se retrouvaient très vulnérables sans cette protection (c’est d’ailleurs de ce style que Jigoro Kano tirera la plupart de son Judo, qui en a donc hérité la vulnérabilité en situations réelles).

il n’est pas étonnant non plus que d’autres écoles traditionnelles de JuJitsu qui - indignées par le comportement de Kano - l’avaient défié, essuyèrent elles aussi des défaites par ces champions de JuJitsu engagés par celui-ci.

Les dites écoles furent donc battues par des grands combattants de JuJitsu d’autres écoles et pas du tout par des élèves de Kano, voire par le... Judo de Kano.

Par ailleurs Shiro Saigo - frappé par la réprobation générale des milieux d’arts martiaux, l’accusant d’avoir utilisé son savoir en JuJitsu contre des écoles de JuJitsu, et donc de traîtrise, et désavoué par sonmaître du Daito Ryu qui préféra confier sa succession au célèbre Takeda - ne tarda pas, très culpabilisé, àabandonner Kano et le Kodokan.

il faut ajouter que ces jujitsukas, tout en ayant protégé Kano et son dojo, se gardèrent bien de lui transmettre leurs techniques, étant liés par serment à ne pas les révéler.

Si bien qu’on ignore encore à ce jour (à part quelques maîtres de très haut niveau qui n’ont rien à voir avec le Kodokan) en quoi consistent certaines techniques qui avaient permis à Shiro Saigo (taille 1 mètre 50) de battre les défiants (le Yama arashi par exemple, dont aujourd’hui on donne plusieurs version différentes, chacune prétendant être l’«authentique»)

Ueshiba et Moshizuki...

A Jigoro Kano ne resta donc, pour essayer d’améliorer ses modestes connaissances en JuJitsu, et donc son Judo, qu’à envoyer quelques uns de ses élèves auprès des écoles de JuJitsu.

Certains maîtres les refusèrent. D’autres, ne pouvant se soustraire (Jigoro Kano appartenait, je l’ai déjà dit, à une famille très puissante à la Cour) menèrent «en bateau» ces élèves ne leur enseignant pratiquement rien.

Typique le cas de Minoru Moshizuki (par la suite chef d’une école fondée dans l’après-guerre par lui-même, le Yoseikan Budo).

Lorsqu’il était un jeune élève de Kano, il fut envoyé par celui-ci au dojo de maître Ueshiba, à l’époque l’un de plus performants - et durs - de JuJitsu, dans la forme justement Daito ryu (Ueshiba n’avait pas encore mis au point l’aïkido, forme stylisée qu’il élaborera, sans but de défense, à partirde ses technique à main nues contre sabre).

Au bout de six mois, Moshizuki demanda à maître Ueshiba pourquoi, pendant tout ces mois, il ne lui avait rien enseigné. «Parce que tu n’appartiens pas à ma famille» fut la réponse de Ueshiba «mais à celle de Jigoro Kano». «Qu’est ce que je dois faire pour appartenir à ta famille?» demanda alors Moshizuki. «Le seul moyen que je vois» répondit Ueshiba avec un soupçon d’ironie «serait de te marier avec ma fille...».

Moshitsuki comprit la musique et retourna au Kodokan, bredouille.

Cet épisode est authentique. il a été reporté mot par mot, entre autres, par le fils de Minoru Moshizuki- Hiroo - dans une interview parue il y a une vingtaine d’années dans un hebdomadaire français.

Le Nage-no-kata et les championnats de Judo...

Toujours dans la tentative d’améliorer ses modestes connaissances en JuJitsu, Kano activa l’influence de sa famille à la Cour pour faire exercer des pressions sur les grands maîtres de cet art réunis dans le Butokukai, l’organisme impérial japonais des arts martiaux.

Lesquels, non sans réticences, lui donnèrent enfin le célèbre Nage-no-kata de JuJitsu qui lui permit d’éblouir, dans ses «tournées», les autorités des différents pays occidentaux y compris des chefs d’état, en le présentant abusivement comme kata de Judo.

Après quoi, Kano eut quelque mal à obtenir d’autres kata de ces maîtres...

il faut ajouter que, lorsque le Judo de Kano fut accepté officiellement au Japon comme sport national, les maîtres de Ju Jitsu du Butokukai furent sollicités par le gouvernement à faire participer leurs élèves aux compétitions de Judo.

Ces maîtres, bon gré mal gré, mirent alors au point, grâce à leur savoir légendaire, un Judo bien plus efficace que celui de Kano.

Si bien que, tant que le Butokukai exista - soit jusqu’à la fin de la 2e guerre mondiale - tous les championnats de Judo au Japon furent gagnés par des judokas du Butokukai et non pas du Kodokan...

Donc non seulement le Judo de Jigoro Kano n’était pas plus efficace du JuJitsu dans les affrontements en conditions réels, loin de là, mais même le Judo élaboré par les écoles de JuJitsu du Butokukai était bien plus efficace en compétition sportive que celui de Kano...

Ce qui n’est pas étonnant, vu l’énorme décalage de compétence existant entre les grands maîtres du Butokukai et Kano.

Cela donne la mesure de la manipulation que les successeurs de Kano (celui-ci ayant décédé en 1938) purent mettre en place dès la fin de la 2e guerre mondiale, en profitant du fait que les maîtres de JuJitsu n’étaient plus là (après la défaite du Japon, pour ne pas se rendre s’étaient fait seppuku, et leursélèves s’étaient fait tuer en bataille ou fait aussi seppuku).

Les succès de Jigoro Kano au Kodokan, grâce donc au fait que les grands maître de JuJitsu avaient disparu avec le Butokukai, eurent tout l’aise de diffuser parmi les Occidentaux ignares la fable que... les élèves formés par Kano avaient battu les écoles de JuJitsu dans des affrontements réels, grâce au Judo; et que donc le Judo de Kano était plus efficace que leJuJitsu, sur le terrain...

Fable soigneusement entretenue, même à ces jours, par certains milieux du Judo pour accréditer le faux concept d’un Judo efficace aussi sur le terrain... et même plus efficace que le JuJitsu !

Tandis qu’il ne s’agit que d’un sport, avec toutes les limitations que cela comporte, à ne surtout pas appliquer en défense réelle si on ne veut pas expérimenter de très cuisantes déceptions.

Les avant-premières au cinéma...

Un exemple typique des soins avec lequel certains milieux du judo cherchent d’entretenir cette manipulation est la mobilisation, de la part de la fédération française de Judo, pour que le film de Kurosawa «L’histoire du grand judo» - l’un des véhicules les plus importants de cette manipulation,qui était pratiquement disparu des salles de cinéma - revienne en circuit; jusqu’à organiser avec grand battage publicitaire, à Paris et ailleurs, des avant-premières, des «soirées spéciales» etc. pour le promouvoir.

Ce film, dont les tournage commença an 1943, lorsque le Japon était encore en guerre, subit par la suite, après la fin de la guerre et en pleine occupation américaine, quantité de modifications, jusqu’à attendre la forme connue actuellement, où le dénigrement des maîtres de JuJitsu arrangeait bien les occupants.

En fait, après le lancement des deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, l’empereur Hiro Hito, pour éviter la destruction de son peuple accepta, pour la première fois dans l’histoire du Japon, la reddition; et donna l’ordre à tous les Japonais de se rendre.

Mais les maîtres de JuJitsu du Butokukai, restés liés à l’éthique traditionnelle des samouraï, qui leur interdisait de se rendre, refusèrent.

Quant aux Américains, ils exigeaient que le Japon leur livre, au titre de réparation des dommages de guerre, certains secrets qu’il gardait jalousement: par exemple celui de la fabrication des perles artificielles et, surtout, ceux des «hauts» arts martiaux, notamment le ju-jitsu, qui les intéressait pour des raisons militaires.

ils arrivèrent à obtenir le secret des perles mais, quant aux arts martiaux, ils se heurtèrent au refus des grands maîtres du Butokukai.

Ceux-ci, n’ayant pas accepté la reddition, considéraient toujours les Américains comme des ennemis, pas question donc de leur livrer des secrets militaires, cela étant ressenti comme de la haute trahison.

Ces maîtres donc, plutôt que faire tomber leur secrets entre les mains des Américains, préférèrent se donner la mort par suicide rituel (le seppuku, dit aussi hara-kiri) ou bien «disparaître» du Japon. Et aux Américains il ne resta qu’imposer la suppression définitive du Butokukai, par un article spécifique du traité de paix.

On voit donc bien comment la dite version «forcée» du film, dénigrant les maîtres de JuJitsu, les arrangeait...

Quant à Kano, sa valeur ne vient pas de ses connaissances en JuJitsu, bien modestes, mais de son intuition que les techniques du Kito ryu, ne comportant pas d’atemi - inefficaces contre un adversaire avec armure - se prêtaient tels quels à en tirer une discipline sportive pouvant donner au Japon un prestige international et un moyen de contacts et de pénétrationdont à l’époque il avait un besoin vital.

Le JuJitsu persécuté en France

Ce fut ainsi que deux champion de Judo - mais pas deJu Jitsu - Courtine et Bernard Pariset, devenus dirigeants de la fédération française de Judo, purent imposer en France une méthode de self défense basé sur le Judo - cette discipline étant présentée faussement, grâce à la dite manipulation, comme très efficace même en situations réelles - auquel donnèrent le nom de...Atémi JuJitsu.

Dénomination qui était, pour ainsi dire, unpléonasme: les atémi faisant partie essentielle du JuJitsu, et donc étant déjà compris dans ce mot.

On aurait pu l’appeler, plus correctement,«Atémi-judo», s’agissant justement de judo auquel on avait cru suffisant d’ajouter des atémi. Mais alors les choses auraient été claires....

Cette méthode, s’étant révélé prévisiblement tout àfait inefficace, fit tomber en France dans le discrédit le mot JuJitsu, y compris parmi les judokas, tout le monde l’identifiant avec cette méthode de Pariset.

De plus, ceux qui souhaitaient enseigner du JuJitsu plus authentique se trouvèrent obligé de partir de la France, ou de déguiser leurs cours sous les étiquettes le plus variées...

C’est ainsi que la diffusion du JuJitsu en France fut entravé pendant plus d’un demi siècle.

La France était le seul pays en Europe où cet art martial non seulement n’était pas développés mais apparaissait, en un sens, persécuté.

Et il ne s’agissait pas d’un simple problème de sport ou de loisirs, ses conséquences négatives s’étendant sur pas mal de domaines: sur la formation professionnelle dans la police, l’armée, la gendarmerie par exemple; et sur celle, personnelle, de citoyens à la personnalité équilibrée, solide et souple en même temps, en mesure de donner un apport sensiblement positif à eux-mêmes et à la société.

Cela jusqu’à quand, venu en France de l’étranger en tant que journaliste, correspondant à Paris, Stefano Surace fonda une fédération qui affichait bien clair le mot JuJitsu.

Et - ainsi que Jacques Chirac, Président de la république française, a tenu a souligner officiellement en le décorant - a fait renaître ce prestigieux art martial en France.

Si bien que trois de ses élève - Mathieu Nicourt, Frank Grillot et Andrea Stoppa - ont remporté la Coupes du monde de JuJitsu (combats sans catégories de poids) en 1993, 1994 e 1997.

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Web www.surace-jujitsu.fr