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Ju-Jitsu
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(Magazine «Butokukai News», Paris)

«Ca se discute»
sur les Arts Martiaux : débat libre?

Enquête-interview avec Surace sensei

L’émission télé «Ca se discute» sur les Arts martiaux, conduite par Jean-Luc Delarue et diffusée par France 2 en mai dernier, continue à soulever pas mal de perplexités dans les milieux des arts martiaux.

On trouve un écho de cela dans la presse spécialisée.

Le magazine «Arts martiaux», dans un éditorial, a affirmé que «les centaines de milliers de pratiquants sincères ont dû se sentir bien trahis, que l’on puisse donner une image aussi déformée de leur art».

Même le magazine «Karaté-Bushido», qui pourtant s’était trouvé impliqué dans l’organisation de cette soirée TV, a tenu à prendre ses distances en faisant état de la frustration ressentie pour n’avoir eu la possibilité de mieux s’exprimer.

Le reproche général est d’avoir donné largement la parole à des personnages dont la plupart n’apparaissaient pas en mesure d’expliquer avec crédibilité et clarté ce que sont, ou ne sont pas, les arts martiaux.

Ce qui a donné une image fausse, et même lamentable, de ces arts.

Cela, tandis que des experts, même du plus haut niveau, étaient présents dans la salle.

Or, on leur a fait des «gros plans» mais on ne leur a pas donné la parole.

On se demande pourquoi.

Par exemple on avait la chance d’avoir en salle Maître Stefano Surace, le plus haut gradé officiel dans le monde en JuJitsu: 10e dan Menkyo Kaiden, membre du Nippon Seibukan (l’Académie japonaise des Arts Martiaux, la plus importante institution officielle mondiale Budo, la seule reconnue par l’UNESCO).

Seul cas dans l’histoire que le plus haut gradé officiel d’un art martial nippon n’est pas un Japonais mais un Occidental.

Entre autres, deux de ses élèves ont gagné la Coupe du monde de JuJitsu (combats libres sans catégories de poids) en 1993 et 1994.

Il se trouvait dans l’espace réservé aux invités de marque.

Il y avait donc toute la possibilité de donner, à travers ce maître à la compétence légendaire («à cheval entre l’Orient et l’Occident» on a écrit de lui) une idée plus claire, digne et adhérente à la réalité d’un sujet fascinant mais complexe tels les arts martiaux; en soulevant en même temps le niveau et l’intérêt de l’émission, voire l’objectivité et honnêteté de l’information au grand public.

Bien des experts en salle - dont des dirigeants du syndicat national des professeurs d’arts martiaux, le SNPAM - s’attendaient à des interventions de ce grand maître.

Faute de quoi la déception a été assez forte.

Nous avons alors estimé de poser à maître Surace quelques questions.
L’interview

Butokukai News: Maître Surace, pas mal de monde semble bien déçu du fait que vous ne soyez pas intervenu dans le débat à «Ca se discute». Dans certains «gros plans» qu’on vous a fait, on pouvait lire dans votre visage quelque malaise à entendre certaines interventions. Que pensez-vous du fait qu’on n’a pas donné la parole à des experts qui pourtant étaient en salle?

Maître Surace: En réalité, malgré les apparences de «débat libre», ceux qui devaient y participer semblaient soigneusement prédéterminés.

Tout apparaissait organisé pour que personne d’autre ne puisse intervenir.

Butokukai News: Comment vous expliquez cela, dans une émission qui affiche d’être, justement, un débat libre?

Maître Surace: Cela pourrait être mis en relation avec le fait que bien de choses sont en train d’arriver dans les arts martiaux en France.

Plusieurs dirigeants de sommet de grosses fédérations sont sous examen pour des problèmes concernant d’importantes sommes d’argent.

En outre, Guy Sauvin a été éloigné brusquement par le ministre de tutelle de sa charge de Directeur technique national de la FFKAMA (karaté); Pariset a dû s’en aller de la FFJDA (judo)... Je m’arrête là. D’ailleurs, je me suis occupé en détail de ces sujets dans un de mes livres.

Butokukai News: A propos, il semble que les critiques que vous avez exprimées au sujet de Guy Sauvin et des Pariset dans votre livre «Enquête sur le JuJitsu en France», ne soient pas tout à fait étrangères à leur éloignement de la FFKAMA et de la FFJDA. Qu’est-ce que vous en dites?

Maître Surace: Bah... Certes des critiques exprimées clairement, sans détours, noir sur blanc sur un livre, avec noms et prénoms, ne pouvaient être ignorées par les autorités de tutelle.

C’est possible qu’elles aient été une sorte de mèche qui a fait exploser l’affaire.

Butokukai News: Ou bien de goutte qui a fait déborder le vase...

Maître Surace: Si on veut... Une goutte sans laquelle peut-être le vase aurait continué à ne pas déborder qui sait pour combien de temps encore, comme déjà pendant des décennies.

En tout cas, mes critiques n’ont certes pas contribué à faire rester ces gentilshommes à leurs places.

Etant donné que mes remarques se sont confirmées bien fondées, on pourrait dire en tout cas que j’ai vu clair dans certaines affaires et j’ai donné un coup de pouce pour qu’on les résolve.

C’étaient des situations qui s’étaient encroûtées depuis longtemps, personne ne semblant savoir comment les arrêter. /span>

Butokukai News: Pourriez-vous être plus précis? Quelles étaient ces situations?

Maître Surace: Prenez par exemple le cas Pariset, qui affichait comme «JuJitsu» quelque chose qui ne l’était pas; et cela, paradoxalement, sous l’égide de l’état.

C’était comme coller l’étiquette «Vin de Bourgogne supérieur» à une bouteille de bière.

Normalement on est poursuivi pour cela et pourtant, en l’occurrence, non seulement les responsables de cette situation ne l’étaient pas, mais ils recevaient des aides par l’état.

Butokukai News: Mais sa méthode était si mauvaise?

Maître Surace: Comme j’ai eu occasion d’écrire dans mon livre que vous avez cité, ce «JuJitsu» était inefficace, et même suicidaire, dans les situations réelles, facilitant paradoxalement l’action de l’adversaire.

On l’avait appelé «Atémi-Ju-Jitsu», dénomination qui était, pour ainsi dire, un pléonasme: les atémi faisant partie essentielle du JuJitsu, et donc étant déjà compris dans ce mot.

On aurait dû l’appeler, plus correctement, «Atémi-Judo», s’agissant justement de Judo, auquel on avait cru suffisant d’ajouter des atemi. Mais alors les choses auraient été claires et «l’opération» n’aurait pas été possible...

Butokukai News: Mais comment était-on arrivé à cela?

Maître Surace: Cette méthode avait été élaborée d’abord par Bernard Pariset, ex champion de judo - mais pas de Ju-Jitsu - et par la suite pris en main par son fils éric, qui s’était adonné à des show-cascades assez jolis, tout en n’ayant pas grand chose à voir avec la réalité.

L’enseignement de ce «JuJitsu» avait été incorporé officiellement, en France, au Judo, si bien qu’aux pratiquants de cette discipline sportive on donnait des ceintures et des Dan non en Judo seulement, mais en «Judo-Jujitsu», bien qu’ils n’aient appris pratiquement rien du JuJitsu.

En France on persistait donc à désigner comme Ju-Jitsu, avec l’appui de l’état, quelque chose qui ne l’était pas; tandis que la plupart de ceux qui pratiquaient effectivement cette discipline étaient obligés de se cacher comme des voleurs, sous les appellations les plus différentes.

Bref, la France était le seul pays en Europe où le ju-jitsu non seulement n’était pas développé mais apparaissait, en un sens, persécuté.

Ce n’était pas normal.

D’autant qu’il ne s’agit pas d’un simple problème de sports ou de loisirs, ses conséquences négatives s’étendant sur pas mal de domaines: sur la formation professionnelle dans la police, l’armée, la gendarmerie par exemple; et sur celle, personnelle, de citoyens à la personnalité équilibrée, solide et souple en même temps, en mesure de donner un apport sensiblement positif à eux-mêmes et à la société.

Ce n’est pas rien.

Un problème d’intérêt public considérable, d’après mes élèves français.

J’ai alors décidé de m’occuper de cette affaire.

S’il n’était pas un problème d’intérêt public je ne m’y serais pas mis.

D’ailleurs, je n’ai fait qu’exprimer ce que bien de monde connaissait sans savoir comment réagir.

C’est justement le rôle du journaliste et de l’intellectuel digne de ce nom - et, en l’occurrence, du maître d’Arts Martiaux au-delà d’un certain niveau - que d’exprimer des exigences générales qui n’arrivent pas à sortir par d’autres voies.

D’autant que la dite situation a engendré d’autres problèmes, qui persistent.

Des «diplômes» assez curieux

Butokukai News: Par exemple?

Maître Surace: Par exemple en France, pour enseigner une discipline sportive, est prévu normalement un diplôme d’Etat spécifique.

Eh bien, grâce à la dite situation, il n’existe toujours pas dans ce pays de diplôme d’Etat pour le JuJitsu, mais pour le «Judo-Jujitsu».

Qui ne peut donc être obtenu que par des judokas, qui sont ainsi habilités, paradoxalement, à enseigner le JuJitsu tout en ne le connaissant pas.

Tandis que les vrais experts en cet art martial ne peuvent pas l’obtenir, ne s’intéressant pas au Judo, discipline sportive aux réflexes souvent antithétiques à ceux du JuJitsu; et ils ne peuvent donc enseigner en France.

Morale: l’enseignement du JuJitsu est permis en exclusivité à qui ne le connaît pas, et interdit à qui le connaît.

Et on fait croire aux centaines de milliers de pratiquants qu’on leur apprend du JuJitsu.

A cela s’ajoute que la fédération française de Judo est devenue une sorte d’usine à invalides, un véritable attentat à l’intégrité physique de la jeunesse, sa pratique entraînant assez vite des lésions souvent irréversibles à l’épaule, aux genoux, à la colonne vertébrale.

Ce que savent bien les compagnies d’assurances.

Et pourtant cela n’est pas porté à la connaissance du grand public, et les parents continuent à envoyer leurs enfants «au judo» (si bien que la fédération de judo est devenue la plus grande garderie de France) sans se rendre compte qu’ils les exposent à des scolioses et aux dit traumatismes qui les conditionneront pendant toute leur vie.

Butokukai News: Problème de taille, apparemment.

Maître Surace: On arrive à des phénomènes incroyables. Par exemple Bernard Pariset, dans les publicités sur les magazines spécialisés pour son «club de JuJitsu», se présente comme «9e dan officiel».

Ainsi, les lecteurs ne peuvent que comprendre qu’il est 9e dan officiel de JuJitsu, aucune autre interprétation de cette publicité n’étant possible.

Et cela lorsqu’il n’est que 9e dan de Judo, et pas de JuJitsu, art martial bien différent, je répète, à l’esprit et aux réflexes souvent antithétiques au Ju-Jitsu.

Butokukai News: il s’agirait donc de publicité mensongère ?

Maître Surace: il me semble assez évident. Même s’il n’est pas à moi de trancher, mais aux autorités, y compris les tribunaux.

Or, à «Ca se discute», il y avait la sensation qu’on tenait surtout à qu’on ne pose pas de questions «indiscrètes».

D’où le soin qui a été pris pour que les interventions soient limitées à des éléments qui donnent toute garantie de ne pas avoir de manque de politesse du type, par exemple, à toucher à certains sujets.

On m’avait probablement classé, non sans quelque fondement, parmi ces possibles «indiscrets».

Et en fait ces sujets, pourtant de taille, n’ont été même pas effleurés, dans l’émission.

Butokukai News: il y a eu donc de la manipulation dans ce débat?

Maître Surace: Je ne sais pas si manipulation soit le mot juste, mais certainement le débat s’est avéré faussé.

Le résultat a été qu’on a donné une image décidément infidèle des arts martiaux.

D’abord on a placé sur le plateau des personnages présentés, avec pas mal d’optimisme, comme représentatifs des différentes facettes des Arts Martiaux.

A ces personnages on a donné tout l’aise de s’exprimer et, hélas, ils l’on fait.

Butokukai News: Pourriez-vous être plus précis, s’il vous plaît? Qu’est-ce que vous en pensez de ces personnages, au juste? Considérons, par exemple M. Richard Douieb, enseignant et représentant en Europe de la méthode de combat corps-à-corps adopté par l’armée israélienne, le krav maga. il vous semble un rigolo?

Maître Surace: Ce monsieur, d’ailleurs plein de bonne volonté, a oublié de dire que cette méthode n’est plus adoptée par l’armée israélienne depuis longtemps, leurs adversaires l’ayant désormais apprise et étant donc en mesure de la neutraliser.

D’ailleurs il ne faut pas faire beaucoup d’effort pour comprendre que, si cette méthode était réellement celle adoptée par l’armée israélienne, elle serait sous secret militaire et ce monsieur ne serait pas autorisé à l’enseigner au public.

Butokukai News: Et pourtant il a affirmé d’enseigner cette méthode au GiGN, le groupe spécial d’intervention rapide de la Gendarmerie française.

Maître Surace: Si c’est vrai, franchement c’est inquiétant qu’on entraîne le GiGN à une méthode que les terroristes connaissent déjà depuis longtemps. Ce serait le comble.

La plupart de mes élèves ont pratiqué auparavant, pendant des années, d’autres arts martiaux.

Beaucoup sont des haut gradés dans ces disciplines, et ils se sont ensuite orientés vers notre école pour se perfectionner.

Cela me permet d’avoir constamment un panorama de l’efficacité donnée par les différents arts martiaux et sports de combat à leurs pratiquants.

J’ai aussi des élèves provenant des cours de ce monsieur, et je connais donc le niveau d’efficacité, très modeste, de ce qu’il enseigne.

D’ailleurs le public en salle a largement sifflé sa démonstration, où par exemple l’un de ses élèves s’est adonné, faute de mieux, à mordre l’oreille de son adversaire...

Ce public était formé de pratiquants d’arts martiaux, ayant les moyens pour se rendre compte de certaines choses.

Mais pensez à l’idée des arts martiaux que cela a pu donner au gros public, assis devant les téléviseurs...

Butokukai News: Et lorsqu’il dit que son krav maga n’est pas un art martial parce qu’il vise l’efficacité? Qu’est-ce que cela veut dire? Un art martial ne doit pas viser l’efficacité?

Maître Surace: Cela montre la confusion qu’il y a dans la tête de certains «experts».

Ils oublient que l’efficacité est la caractéristique essentielle des arts martiaux authentiques, forgés sur les champs de bataille pendant des millénaires.

Certes, on peut utiliser l’efficacité non pour détruire l’adversaire, mais pour le neutraliser seulement et, si possible, s’en faire un ami, ce qui est la meilleur des victoires.

Mais pour neutraliser un adversaire sans le détruire il faut être doublement efficace, posséder un niveau supérieur d’efficacité.

Questions gênantes

Butokukai News: Comment vous expliquez qu’une fédération comme la FFJDA était représentée dans le débat par mademoiselle Soizic Sallancher, jeune championne qui à n’importe quelle question ne savait répondre que «j’aime gagner, parce que si on ne gagne pas on est mangé»?

Maître Surace: Si des fédérations comme la FFJDA ou la FFKAMA auraient envoyé des éléments plus qualifiés pour un débat, ceux-ci couraient le risque de devoir répondre aux questions, assez gênantes, dont je viens de parler.

En envoyant par contre des éléments comme cette fillette - par ailleurs charmante - ces fédérations ne couraient pas ce risque.

Si quelqu’un aurait posé des questions indiscrètes, cette fille n’aurait pu que répondre, comme d’habitude, qu’elle «aime gagner».

Butokukai News: Et du fait qu’elle, en regardant un film projeté dans la salle sur des démonstrations de Kim Silver dans des boîtes de nuit, s’exclame avec suffisance «je voudrais le voir sur un tatami»?

Maître Surace: Eh oui, sauf à s’écraser soudain lorsque - hélas - elle découvre que Silver est assis juste derrière elle et lui dit ironiquement qu’il aimerait bien se battre avec elle...

C’est la différence entre la fantaisie - qui fait croire que des sports comme le judo ou le «karaté sportif» sont efficaces dans les situations réelles - et la dure réalité.

Un expert comme maître Henri Plée a écrit que chaque année en France bien de ceintures noires de karaté, en croyant d’être efficaces, s’impliquent dans des rixes de fin de bal en se faisant tuer par des bagarreurs qui n’ont pas pratiqué d’arts martiaux.

Et on ne peut dire que Plée soit prévenu contre le karaté vu que c’est lui qui l’a importé en France, sans compter qu’il est président d’honneur de la fédération relative.

Butokukai News: A propos de Kim Silver, qu’est-ce que vous pensez de lui?

Maître Surace: Les siens sont des spectacles inspirés aux arts martiaux, surtout nunchaku.

Il vit de cela et on peut le comprendre.

Où il se trompe, c’est lorsqu’il affirme que les arts martiaux ne sont que des loisirs.

Cela vaut bien sûr pour ce qu’il fait et ce qu’il connaît, mais pas pour les arts martiaux authentiques.

Qui sont, croyez-moi, bien autre chose que des loisirs.

Butokukai News: Qu’est-ce que vous pensez de l’affirmation, entendue dans le débat, selon laquelle pour devenir efficace par les arts martiaux on doit faire au moins 3 ans d’entraînement? Ce n’est pas s’éterniser un tantinet?

Maître Surace: Dans les arts martiaux qu’on voit couramment, pour atteindre l’efficacité dans la défense réelle il faut même plus de trois ans; et souvent on ne l’atteint même pas après des années et des années, n’acquérant que l’illusion de l’efficacité.

Un élève ayant pratiqué un art martial pendant des années, lorsqu’il se retrouve dans une situation d’agression réelle, agit selon les réflexes que son professeur lui a fait acquérir.

Avec le résultat, bien de fois, de recevoir une dure punition.

Et lorsqu’il demande à son professeur comment cela a pu arriver après toutes ces années d’entraînement, qu’est-ce que ce prof lui répond? Qu’il faut encore des années, pour devenir efficace...

Eh bien, cela est faux.

Dans les arts martiaux authentiques un bon niveau d’efficacité est atteint très vite, même après 8-12 mois, avec un entraînement de 2 heures 2-3 fois par semaine.

Et cela s’explique. Les samouraï au Moyen Age mouraient comme les mouches, et il fallait les remplacer vite.

Pour en former d’autres à l’efficacité on ne pouvait pas s’éterniser.

C’est, en revanche, pour perfectionner cette efficacité et pour avoir des bienfaits à un autre niveau, celui du développement de la personnalité, de l’énergie et de la santé, qu’il faut une pratique prolongée.

C’est pourquoi certains qui ont déjà atteint un bon niveau d’efficacité continuent à pratiquer parfois pendant toute leur vie.

La flèche égarée

Butokukai News: Et de ce professeur de kyudo, l’arc japonais, qui pour justifier que ses flèches arrivent bien loin de la cible, pourtant proche et grande, affirme que le but de cet art n’est pas d’atteindre la cible mais «autre chose»?

Maître Surace: Il oublie que pour atteindre «autre chose» dans les arts martiaux il faut d’abord atteindre une bonne maîtrise de la technique; et donc avant tout, dans le cas du kyudo, savoir faire atteindre la cible à ses flèches.

Sinon on n’est qu’un débutant.

Butokukai News: Et de celui (éric Roger, je crois) qui dit que dans la méthode qu’il enseigne, et qu’il appelle penchat silat, on n’agit que sur les points vitaux de l’adversaire; mais ajoute qu’il ne les touche jamais en entraînement, ni les a jamais touchés en situations d’agression réelle?

Maître Surace: On peut se demander à quoi sert de s’entraîner à un art martial qu’on ne peut pas appliquer dans la réalité.

Plutôt que toucher (hypothétiquement) les points vitaux, ces profs de penchat silat (Roger, Joussot, etc.) feraient bien de remettre leurs pieds sur terre.

Butokukai News: Et de ceux qui disent qu’il n’existe pas un art martial plus efficace que les autres?

Maître Surace: Il s’agit d’une façon qui se veut «diplomatique» pour ne vexer personne.

En réalité il y a une belle différence d’efficacité entre les divers arts martiaux.

Surtout entre les authentiques et ceux qu’on persiste à qualifier de tels bien qu’il ne s’agisse que de sports.

Certains dans les situations réelles non seulement ne sont pas efficaces mais facilitent même l’action de l’adversaire.

Butokukai News: Et de ceux qui disent que l’efficacité ne dépend pas de la méthode pratiquée, mais de la personnalité du pratiquant?

Maître Surace: Faux cela aussi.

Une bonne école est déterminante pour valoriser les qualités d’un pratiquant, qui autrement sont vanifiées.

On peut constater normalement que des pratiquants très doués, s’entraînant pendant des années avec beaucoup de sacrifices à certains arts martiaux, se retrouvent avec un niveau très médiocre d’efficacité.

Tandis que d’autres, beaucoup moins doués, qui en pratiquent d’autres, deviennent très vite efficaces et sans de grands sacrifices.

Une recherche un peu confuse

Butokukai News: Et que vous en pensez de l’intervention de Kenji Tokitsu?

Maître Surace: Celui de M. Tokitzu est un cas assez singulier. il a pratiqué dans sa jeunesse du karaté Shotokan, mais il l’a laissé tomber l’ayant estimé - à ce qu’il écrit dans son bouquin «l’Art Martial à main nues» - peu efficace dans les situations réelles.

Il a alors lu tout, ou presque, ce qui a été écrit sur les arts martiaux, aidé du fait que le japonais est sa langue maternelle, et il a cherché de s’étendre même aux livres chinois.

Cela ne suffisant pas, bien sûr, à lui faire atteindre l’efficacité, il a formé une sorte de «centre d’études et de recherches» sur les arts martiaux, dont l’activité consiste notamment à «s’inspirer» des techniques des différentes disciplines martiales qui arrivent, ici et là, à sa portée.

Il a contacté, à ce sujet, même l’un de mes élèves, maître Michel Giron, qui est aussi kyoshi (5e dan) de judo; et qui l’a aidé, avec mon consentement, en lui apprenant quelques principes et mouvements de JuJitsu d’un certain niveau dont le bon Tokitsu, malgré ses «études», ne soupçonnait même pas l’existence.

Mais le résultat de tout cela est une remarquable confusion dans sa tête, qu’il n’a pas manqué d’exprimer lors de son intervention à «Ca se discute».

Certes, il n’est pas facile d’essayer d’expliquer aux autres, avec une allure de «chercheur» et de «grand compétent», ce qu’on ignore soi-même.

C’est un peu comme qui a lu presque tout ce qu’il a été écrit sur l’amour, mais ne sait pas encore faire l’amour.

Il ne suffit pas d’afficher des yeux bridés pour être autorisé à parler d’art martiaux en compétent.

Ce n’est pas dans les livres, même écrits en japonais antique ou moderne, qu’on peut trouver les principes qui comptent dans les arts martiaux authentiques, au-delà d’un certain niveau.

Ils sont transmis de père en fils (ou fils spirituel) de maître à disciple.

Butokukai News: Et de Roland Habertzeiser qu’est-ce que vous en dites?

Maître Surace: Lui aussi il a fouillé partout pour pénétrer les secrets des arts martiaux, mais sa démarche et ses méthodes ont été bien plus sérieuses.

Avec ses livres il a beaucoup stimulé la pratique des arts martiaux.

Il se trouvait clairement mal à l’aise avec les autres, dans ce débat.

On voit en lui une grande capacité de réflexion et d’intuition. il a compris bien des choses. N’empêche que d’autres lui échappent encore, et c’est normal.

J’ai surtout apprécié sa phrase: «L’art martial est plus grand que ce qu’on voit ici».

Il pouvait pourtant s’abstenir de dire qu’il ne connaissait pas Pinda, ce qui est tout à fait invraisemblable de la part d’un expert en karaté comme lui, vu que Pinda a été longtemps champion du monde.

C’est clair qu’il a voulu faire comprendre qu’il ne tient en aucun compte le «karaté sportif», et donc ses champions, mais il pouvait éviter d’humilier comme ça Pinda, qui a déjà assez de problèmes de «recyclage» dans la vie normale.

Butokukai News: A propos, et des interventions de Pinda, qu’est-ce que vous en pensez?

Maître Surace: Je l’ai trouvé très pathétique. Après avoir été pas mal de temps champion du monde de karaté sportif, il se retrouve aujourd’hui à pratiquer, ainsi qu’il a dit, du basket à niveau départemental...

Et exprime tristement son admiration pour Van Damne qui avec les arts martiaux, sans avoir jamais été ni champion du monde ni de grand chose d’autre, «gagne 4 millions de dollars par film».

Cinéma et réalité...

Butokukai News: Et vous, qu’est-ce que vous en pensez, vous-mêmes, de Van Damne? Les coups qu’il lance dans ses films seraient vraiment efficaces dans des situations réelles?

Maître Surace: Bien sûr que non, sauf avec des adversaires assez démunis.

Il s’agit notamment de coups de pieds hauts spectaculaires tirés des sports de combat, où certains «contres» sont interdits; mais que dans la réalité exposent grièvement certains points vitaux, par exemple les parties génitales, qui dans la rue ne sont pas protégées par les règlements sportifs.

Ce n’est pas rien.

Butokukai News: Et que pensez-vous alors de l’intervention de Pierre-Yves Bénoliel affirmant que Van Damne «n’est pas un charlot»?

Maître Surace: Bénoliel a dit que Van Damme n’est pas un «charlot», mais il a tenu à ajouter «sportivement parlant»...

Il n’a pas parlé de l’efficacité de ses techniques en situation réelle.

Butokukai News: Et de Christophe Genet, qui a affirmé que Bruce Lee a fait des compétitions?

Maître Surace: il s’est bien gardé de préciser lesquelles, et pour cause.

Le phénomène Bruce Lee n’est pas lié à ses succès en compétition, qui n’existent pas, ni à sa grande efficacité dans les bagarres, qui n’est pas démontrée... Mais à ses qualités d’acteur spécifique qui a su frapper l’imagination des spectateurs, surtout des jeunes, en les poussant à aimer et à pratiquer les arts martiaux.

Prendre pour bonnes les techniques qu’on voit dans ses films exposerait à bien de déceptions cuisantes.

Il ne faut pas confondre cinéma et réalité...

Butokukai News: Et de ceux qui affirment qu’ «on ne combat pas contre l’adversaire, mais contre soi même»?

Maître Surace: il s’agit d’un lieu commun souvent exprimé par des profs et des pratiquants d’arts martiaux.

Effectivement, pour certains «arts martiaux», on a réellement la sensation qu’on ne combat pas contre l’adversaire mais contre soi-même; vu que, je l’ai déjà dit, on expose ses points vitaux, en facilitant l’action de l’autre...

Toutefois ce n’est pas évidemment ce qu’on cherche à exprimer par cette phrase: mais qu’on combat contre ses propres limites.

II s’agit pourtant d’une expression assez déroutante.

Il serait plus exact de dire que ce n’est pas contre soi-même qu’on combat, mais contre ses propres blocages intérieurs, qui entravent la lucidité et donc l’efficacité.

Blocages qui ne sont pas nous-mêmes, mais quelque chose d’étranger qui s’est greffée à la vraie personnalité et la conditionne négativement.

Pour combattre efficacement contre l’adversaire il est important d’affaiblir les effets de ces blocages, jusqu’à les effacer si possible.

Leur expulsion, obtenue graduellement en pratiquant des arts martiaux authentiques, donne aussi des grands bienfaits pour la santé et dans la vie de tous les jours.

Butokukai News: Comment on peut comprendre si un art martial est de «haut niveau», ou pas?

Maître Surace: L’un des critères est le suivant: un art martial à mains nues de «haut niveau» doit permettre à qui n’est pas doué physiquement, ou est âgé, de neutraliser quelqu’un de beaucoup plus fort et plus lourd; et cela, en principe, sans le blesser, tout en ayant la possibilité, si nécessaire.

Cela est donc lié à un certain type de philosophie basée sur la bienveillance envers l’humanité, envers tous les êtres humains.

Au moyen et au bas niveau, par contre, pour avoir de l’efficacité il faut déjà être physiquement «costaud».

Les Gracies...

Butokukai News: Et des brésiliens Gracies et leur JuJitsu, qu’est-ce que vous en pensez?

Maître Surace: Les activités des Gracies ont véhiculé l’idée, exacte, que le JuJitsu est de loin le plus efficace en combat réel à main nue, où tout soit permis.

Cela n’empêche que celui des Gracie non seulement n’est pas un Ju-Jitsu de grand niveau, mais n’est pas, tout simplement, du Ju Jitsu.

Il est du Judo au sol (ne waza) dans la forme qui était pratiquée un demi-siècle déjà, avant de disparaître pratiquement des compétitions officielles à cause des successives modifications du règlement.

Les Gracie, par contre, n’ont pas cessé de le pratiquer avec beaucoup, il faut le dire, de persévérance et de sacrifices.

Butokukai News: Et de l’ «Ultimate fighting» dont l’un des intervenants en salle a dit que «tout y est permis sauf s’arracher les yeux»? Cela est vrai, ou bien en réalité ces combats sont truqués ?

Maître Surace: En tout cas, ils ne se déroulent pas avec les non-règles affichées pour attirer un certain type de spectateurs, mais avec des règles bien différentes, cachées au public, selon lesquelles pour les points vitaux la violence des coups doit être bien limitée.

Sinon, à presque chaque combat il y aurait des accidents graves et même mortels, ce qui ne se vérifie pas.

En outre, les Gracie ont toujours organisé leurs combats d’une façon qu’ils ne pouvaient qu’en sortir les vainqueurs: c’était eux-mêmes, en fait, qui choisissaient les challengers, normalement parmi des éléments très impressionnants physiquement, pratiquants et même champions de sports de combats.

Lesquels donc avaient des réflexes certes efficaces pour leurs combats sportifs, mais suicidaires là où beaucoup d’autres choses étaient permises.

Ces adversaires ne pouvaient avoir aucune chance contre du JuJitsu, même si pas de grand niveau.

Je connais bien ce phénomène, l’ayant rencontré constamment dans les champions de sports de combat qui se sont confrontés à mes élèves.

Par exemple lors des sélections de la Coupe du monde de Ju-Jitsu, ouvertes à toutes les formes d’arts martiaux ou sport de combat à main nues; ou en d’autres circonstances.

Les victoires des Gracie donc, avec des challengers de ce genre, étaient assurées d’avance tout en ne comportant pas forcément de véritables combines.

Si par contre ils défieraient des pratiquants de Ju Jitsu de bon niveau, l’affaire serait bien différente.

Avec quelques-uns de mes jujitsuka avancés par exemple - sans parler de notre champion du monde en titre, Frank Grillot - les Gracie n’auraient aucun espoir, faute de certaines connaissances que, par contre, mes élèves possèdent.

C’est pourquoi ils n’ont jamais osé se battre avec les nôtres, comme j’ai écrit dans «Enquête sur le JuJitsu en France».

En réalité, ils n’ont jamais oublié la défaite essuyée à son temps par leur chef d’école, de la part d’un vrai expert de Ju Jitsu.

Ils en ont tiré la leçon.

Butokukai News: Et alors, qu’est-ce que vous en pensez de l’ «imbattabilité» des Gracie?

Maître Surace: J’avais écrit à son temps, alors que tout le monde glorifiait l’ «imbattabilité» des Gracie, que leur technique était bien limitée; et donc il n’était pas difficile, pour qui a des connaissances de JuJitsu de meilleur niveau, de les battre.

Et, en effet, cela s’est ponctuellement vérifié: Ken Shamrock a donné au «fer de lance», des Gracie, Royce, une très rude leçon, en appliquant une technique de Ju-Jitsu plus efficace qu’il venait d’étudier à fond. Et cela, dans le domaine qui était censé être le point fort des Gracie: le combat au sol.

Ken a cloué justement au sol Royce pendant plus d’une demi-heure; et, dans cette posture, il l’a frappé comme il a voulu à la figure.

Si bien que, lorsque l’arbitre a mis fin au massacre, et a aidé Royce à se lever, le visage de celui-ci était un masque de sang, Shamrock étant par contre tout à fait indemne.

Le verdict comique de parité donné par le jury fut un cadeau fait aux Gracie - d’ailleurs patrons de l’organisation - pour ne pas les humilier, et ne faire écrouler tout à coup une réputation qu’ils avaient acquise avec tant de sacrifices pendant deux générations.

Pas étonnant que Royce Gracie, après cela, se soit retiré des compétitions soi-disant «invaincu», en réalité largement humilié par Shamrock.

Et cela pourra désormais arriver aux Gracie avec bien d’autres adversaires, leur bagage technique étant, je répète, très limité.

Leur avantage initial (c’est à dire que leurs adversaires ne connaissent rien de Ju-Jitsu: et donc les champions de pieds-poing se trouvaient perdus au sol, et les lutteurs se trouvaient perdus où de choses étaient permises contre lesquels ils n’avaient pas de réflexes valables) est désormais périmé.

Les absents...

Butokukai News: Et que pensez-vous de celui qui affirme que dans le tai chi on est toujours débutant?

Maître Surace: Il n’a pas tort, mais pour des raisons différentes de ce qu’il dit.

En fait dans le tai chi qu’on voit aujourd’hui on reste toujours au niveau d’échauffement énergétique - qui d’ailleurs fait du bien à la santé, normalement - ne passant jamais aux niveaux suivants, ceux des applications pour la défense, aujourd’hui pratiquement perdues même en Chine.

Si bien que certains professeurs de tai chi, pour essayer de remonter aux applications en combat, pratiquent le JuJitsu de haut niveau en y trouvant des ressemblances avec pas mal de mouvements de tai chi.

Cela n’est pas étonnant, le JuJitsu venant en réalité de la même filière historique et culturelle.

Butokukai News: Et de celui - Dominique Balta, prof d’Aïkido - qui s’est présenté avec un sabre japonais, et a affirmé qu’un sabre ne sert pas pour couper, mais pour «unir le ciel et la terre»?

Maître Surace: Malheureusement on ne peut pas demander ce qu’en pensent ceux qui en ont eu, par exemple, la tête détachée du cou.

En réalité, le sabre japonais est une arme blanche redoutable dans les mains de qui sait le manier.

Que monsieur Balta soit convaincu d’arriver à unir le ciel et la terre par son sabre, cela pourrait relever du domaine de ses rêves personnels. Cela arrive.

Butokukai News: Et du chanteur Charelie Couture, qui affirmait que, lorsqu’il dessinait, il «dirigeait son énergie sur son crayon»? Et que, avant d’entrer sur scène, crie «ich, ni, san, yon», comme s’il était en train de faire du karaté?

Maître Surace: Ah, ah! Chacun cherche de se faire passer le «trac» comme il peut.

Butokukai News: Somme toute, il me semble que vous avez tracé un tableau assez négatif des arts martiaux en France. Possible qu’il n’y a pas quelques côtés positifs?

Maître Surace: Il y a plein d’aspects positifs. Malheureusement ils n’étaient pas représentés à «Ca se discute». C’est cela qui a donné une fausse image des arts martiaux.

Il y a bien des personnages en France qui ont consacré une bonne partie de leur vie à essayer de remonter aux arts martiaux authentiques à partir des très peu d’éléments, le plus souvent faux ou détournant, que leur donnaient des écoles japonaises souvent postiches; ou bien en tout cas non prêtes à leur donner un savoir authentique, que d’ailleurs elles même ne possédaient pas, ou possédaient en mesure bien limitée.

Eh bien, avec leurs efforts, ces personnages sont arrivés à des résultats, même si partiels, qu’on pouvait considérer raisonnablement impossibles à atteindre à partir des bribes qu’ils avaient en main.

Butokukai News: Par exemple?

Maître Surace: Il suffit de rappeler Noquet, Tissier, Blaise pour l’aïkido; Hernaez, Maroteaux, Dubois, Riezzer, Floquet, pour le JuJitsu (déguisé sous les noms les plus différents, pour les raisons que j’ai citées au début); Schwartz pour le wu shu; Reniez pour le ken, iai et batto jitsu; Henri Plée et ses enfants pour le karaté et le judo; Radom pour ses prestigieuses recherches sur les arts martiaux japonais; Salvini pour ses recherches historiques très soignées; et, parmi les Orientaux transplantés en France, les Japonais Tamura pour l’aïkido, Kasé et Nambu pour le karaté, Moshizuki pour le JuJitsu, le coréen Lee Kom Youg pour la tae kwon do; et j’en passe.

Eh bien, à «Ca se discute» il n’y avait même pas l’ombre de ces personnages. Incroyable.

Ils étaient bien plus qualifiés à parler arts martiaux que la plupart de ceux qu’on avait mis sur le plateau.

Butokukai News: A qui la faute? A Delarue?

Maître Surace: Delarue n’étant pas un compétent d’arts martiaux, s’est évidemment appuyé sur des «connaisseurs» qui ne l’ont pas bien orienté.

Les arts martiaux, c’est quoi ?

Butokukai News: Mais, alors, c’est quoi vraiment les arts martiaux?

Maître Surace: Pour comprendre l’essentiel des arts martiaux orientaux d’un certain niveau - en dehors de toute manipulation plus ou moins fantaisiste dont à «Ca se discute» on a eu un bon échantillon - il faut penser qu’ils sont en grande partie le produit d’un filon culturel, philosophique et même religieux bien précis, taoïste et en partie bouddhiste.

Dans ce filon on visait à prolonger la vie physique humaine, dans le but de donner à l’individu davantage de temps pour se perfectionner sur cette terre, et échapper ainsi au cycle des renaissances.

Or, les facteurs qui raccourcissent la vie d’un individu sont notamment deux (à part les catastrophes naturelles): les agressions meurtrières et les maladies.

On s’est donc appliqué à mettre au point des méthodes efficaces de défense des agressions, et en mesure en même temps de prévenir les maladies; notamment en renforçant les défenses immunitaires naturelles de l’individu à travers l’activation de l’ «énergie interne» ou «énergie vitale» (chi en chinois, ki en japonais).

Nous sommes pleins de microbes et pourtant nous ne sommes pas malades normalement.

La maladie éclate quand ces microbes arrivent à surmonter nos défenses.

Le renforcement de l’énergie interne prévient les maladies, et donc prolonge la vie.

Toujours dans cette optique, ces méthodes visent aussi à libérer le pratiquant de ses blocages intérieurs, qui conditionnent négativement sa vraie personnalité et ses comportements, limitent l’efficacité dans la défense et sont censés être à l’origine de la plupart des maladies, physiques et psychiques.

L’effet de ces méthodes arrive aux couches les plus profondes de la personnalité, bien au-delà de celles atteintes par la plupart des méthodes de psychanalyse ou similaires.

Ils ont pris le nom de tai-chi, chi kong, pakua, etc.

Le niveau supérieur de ces techniques était appelé «kung fu» c’est-à-dire, à peu près, «grand talent»; et avait bien peu à voir avec ce qui aujourd’hui est connu sous ce nom, à la fois en Occident et en Orient.

Butokukai News: Alors, si j’ai bien compris, les arts martiaux ont d’abord le but de prolonger la vie physique: d’un côté ils servent à déjouer les agressions, de l’autre à se renforcer contre les maladies.

Maître Surace: Tout à fait. Mais, en même temps ils sont aussi une «voie» (en japonais «do»).

C’est plus ou moins ce qu’en Occident on entend pour philosophie.

Il existe plusieurs voies dans les cultures orientales, chacune avec ses différentes variétés.

On part en général du principe que la personnalité humaine vraie est tendancielle vers le bien, d’où elle est détournée par des blocages intérieurs.

L’humanité a toujours cherché à élaborer des méthodes philosophiques et religieuses - des «voies» justement - pour se libérer de ces blocages et ainsi atteindre la lucidité mentale et donc la bonté.

«Qui est vraiment lucide est bon» disait Socrate.

Eh bien, parmi ces «voies» il y a la «voie martiale», qui a un avantage non négligeable: dans les autres voies, même si on arrive à atteindre l’état de lucidité, on devient bon mais on est à la merci de n’importe quel méchant.

La voie martiale permet le luxe d’être bon sans se faire détruire. Ce n’est pas rien.

Et cela en principe, surtout au niveau supérieur, sans détruire l’agresseur non plus, être humain lui aussi.

Butokukai News: Tout cela concerne alors la Chine. Et le Japon?

Maître Surace: Ces pratiques passèrent ensuite, comme beaucoup d’autres choses, de Chine au Japon, où elles furent adoptées surtout par la caste des Bushi, les samurai nobles (et aussi par les Yamabushi, les moines guerriers) pour leur efficacité au combat; le problème de prolonger la vie physique n’intéressant pas ces guerriers qui se considéraient prêts à mourir.

Les Bushi n’adoptèrent donc, au début, que le côté martial de ces méthodes; dont celles pratiquées surtout à mains nues prirent le nom, au Japon, de tai-jitsu et par la suite plusieurs autres: ju-jitsu, wa-jitsu, aiki-jitsu, jawara jitsu, etc.

Celui de ju-jitsu devenant le plus connu en Occident.

A Okinawa elles prirent le nom de tode, naha-te, shuri-te, okinawa-te et, beaucoup plus tard, karaté.

Pourtant se vérifièrent au Japon, à un certain moment, des conditions exceptionnelles qui firent refaire surface à l’autre aspect de ces techniques, celui de la santé et de la libération de la personnalité authentique.

En fait, durant pas moins de deux siècles et demi (la période Edo, du shogunat Tokugawa) il n’y eut plus de guerres au Japon.

Par conséquent les Bushi ne faisaient plus de batailles, ne mouraient pas à la guerre, tout en continuant à s’entraîner aux arts martiaux, selon les habitudes de leur caste.

En cette période ils avaient surtout la fonction d’assurer l’ordre public, et leur arme principale, plus que le sabre, devint le JuJitsu qui permettait de neutraliser sans tuer ou blesser.

Dans ces nouvelles conditions ils pouvaient donc s’entraîner aux arts martiaux jusqu’à un âge avancé.

C’est ainsi qu’on finit par remarquer que cela ne produisait pas seulement un grand perfectionnement technique, mais aussi les mêmes effets de libération de la personnalité authentique qu’on cherchait - avec beaucoup de sacrifices et presque toujours avec des résultats décevants - par les autres «voies» («do») bouddhistes, shintoïstes, chamanisme, indouistes etc.

De plus - avantage non négligeable - les hommes issus de cette pratique martiale n’étaient pas sans défense face aux violents, comme ceux qui sortaient d’autres «voies».

Ils étaient, bien au contraire, tellement aguerris qu’ils pouvaient se permettre de neutraliser des ennemis bien plus forts physiquement sans les blesser; et, pourquoi pas, de s’en faire des amis.

Et voilà redécouvert par ces Bushi le coté «do» des arts martiaux authentiques, le «shobudo» («do» = voie; «bu» = martial; «sho» = authentique).

Alexandre et ses Grecs

Butokukai News: Alors l’origine des arts martiaux orientaux est en Chine?

Maître Surace: Pas exactement. Selon les données historiques les plus sérieuses, il faut remonter bien avant dans le temps, et ailleurs dans les lieux.

Il est intéressant de remarquer que certaines de ces techniques sont pratiquement les mêmes qu’on trouve gravées dans des monuments égyptiens remontant à plus de 5000 ans déjà, et utilisés par la suite dans le pancrace gréco-romain.

Le pancrace était la discipline la plus prestigieuse des jeux olympiques antiques, en Grèce; et, durant le millénaire où ceux-ci se déroulèrent, avait atteint un grand niveau de perfection.

Ensuite il fut diffusé en inde par les redoutables guerriers grecs d’Alexandre le Grand (spartiates, syracusains, thébains, athéniens) le pancrace faisant partie de leur entraînement normal.

Après la mort prématurée d’Alexandre, ces Grecs s’établirent là-bas, d’où leurs techniques se diffusèrent, les siècles suivants, dans la Chine voisine: les plus évoluées (internes) réapparaissant dans le tai-chi des taoïstes, qui les utilisaient dans leur optique de prolonger la vie; et les plus élémentaires (physiques, «externes») dans le wu-shu des moines bouddhistes de Shaolin; qui à son tour donna lieu aux courants «Shaolin du nord» (l’une des racines du tae qwon do coréen) et du sud, qui influencera le karaté d’Okinawa.

évidemment des techniques locales ont pu s’y intégrer, mais sans beaucoup de poids étant, en général, assez élémentaires et primitives par rapport à un art si perfectionné par les Grecs.

Ensuite tout cela passa de Chine au Japon.

Quant à l’Occident, sous l’Empire romain le pancrace était pratiqué dans les légions et ensuite par les écoles de gladiateurs.

Mais, lorsque celles-ci ont été interdites, ce savoir a disparu, d’autant que l’usage des armes a prévalu.

Seules sont restées des traces transmises de père en fils chez certains peuples, en Sardaigne, en Calabre par exemple.

Alors, diffuser le JuJitsu en Europe est un peu comme retrouver le pancrace.

Butokukai News: Pourquoi ce savoir, par contre, s’est gardé en Orient?

Maître Surace: Parce qu’en Chine et au Japon le Moyen Age s’est prolongé beaucoup plus qu’en Occident, jusqu’au XIXe siècle.

Et, au moment de la «modernisation», ce savoir a pu être gardé pendant un certain temps en Chine par des maîtres plus ou moins de l’ombre; et au Japon a été sauvé «in extremis» par l’Empereur Mutsu Hito en créant le Butokukai, conservatoire des arts martiaux japonais où on accueillit tous les maîtres des plus importantes écoles d’arts martiaux, en train de disparaître.

Pourtant, à la fin de la seconde guerre mondiale, avec la prise du pouvoir par Mao Zedong, les maîtres chinois d’arts martiaux ont été persécutés, envoyés dans les rizières malgré leur âge avancé, étant considérés comme des représentants d’une culture traditionnelle qui devait disparaître, pour faire place à la culture «populaire».

Lorsque le nouveau régime s’est rendu compte de l’erreur, il était trop tard.

Quant au Japon, avec la suppression forcée du Butokukai par un article spécifique du traité de paix avec les états Unis, une bonne partie des grands maîtres se firent seppuku et les autres se refusèrent d’enseigner, pour ne pas faire tomber leurs connaissances dans les mains des Américains, pour eux toujours des ennemis, leur éthique bushi interdisant de se rendre.

Par la suite des experts, japonais et occidentaux, ont cherché à remonter à ce savoir, à partir surtout du judo, de l’aïkido et du karaté.

Effort qui ne pouvait aboutir qu’à des résultats très limités, les principes secrets des arts martiaux authentique de haut niveau étant bien différents de ceux de ces disciplines, chacune desquelles ne provenant que d’une petite partie des arts martiaux.

La boucle...

Butokukai News: Comment s’explique que vous êtes le seul Occidental à être le plus haut gradé dans le monde dans un art martial japonais, de plus si prestigieux tel le ju-jitsu? Et que les Japonais vous ont voulu accueillir dans le Seibukan, l’organisme officiel mondial des arts martiaux, «motu proprio» soit sans que vous l’aviez demandé?

Maître Surace:Grâce à une série de circonstances que je détaille dans mon livre «La plume et la main vide», le savoir des derniers grands maîtres JuJitsu Butokukai fut transmis à moi-même, qui en devins ainsi le seul détenteur.

Les Japonais n’ont pas oublié cela et ont estimé que le meilleur moyen pour récupérer ce savoir, c’est moi-même.

Butokukai News: On parle de «Gracie Ju Jitsu», de «Brasilian JuJitsu», de JuJitsu japonais. Maintenant quelqu’un parle aussi de «Sicilian JuJitsu», dont le chef d’école seriez vous-même. Qu’est-ce que vous en dites?

Maître Surace: évidemment on parle de «Sicilian JuJitsu» parce que je suis né en Sicile, à Syracuse.

Or, c’est cette ville qui a donné historiquement le premier champion de pancrace, aux Jeux Olympiques antiques: il s’appelait Ligdami.

Puisque je suis moi-même Syracusain, ce détail doit avoir frappé quelqu’un, comme si le chemin entre l’Occident et l’Orient de l’art martial total à mains nues, sous ses différentes dénominations (pancrace, Kung Fu, JuJitsu etc.) se soit finalement bouclé, retrouvant ses origines.

On doit avoir trouvé cela fascinant, ce qui ne me déplaît pas du tout.

D’autant que les Siciliens - au-delà de toute manipulation massive de leur image opérée par bien de médias, «inspirés» par des centres d’intérêt bien précis - ont, en général, gardé un fort esprit martial et chevaleresque, aux ressemblances étonnantes avec celui des anciens samouraï.

Il suffit de penser à certains juges siciliens (Falcone, Bersellino, Chinnici, et j’en passe) qui tout en sachant qu’on les aurait tués, continuaient à rester tout naturellement à leurs places, pour accomplir leur devoir.

Il y a donc comme un bouclage de certaines valeurs éthiques qui ont traversé intactes l’Occident et l’Orient, les siècles et les millénaires...

Je ne m’étonne pas qu’on trouve cela intéressant.

Ce n’est pas par hasard si les derniers grands maîtres du Butokukai c’est à mon père qu’ils confièrent leurs secrets les mieux gardés.

A part toute reconnaissance envers lui, qui les avait cachés et protégés de toute représaille, ils avaient sans doute perçu cette proximité d’esprit.

Butokukai News: Une dernière question, Maître. N’avez-vous pas la sensation d’avoir été quelques fois un peu trop sévère dans cette interview?

Maître Surace: J’ai été formé, dès mon enfance, à l’éthique des arts martiaux, le Bushido.

Eh bien, la première règle du Bushido est «gi», «amour pour la vérité». Je n’ai fait que l’appliquer comme d’ailleurs, tout naturellement, pendant toute ma vie, je crois .

Dans mon activité professionnelle de journaliste et d’écrivain je me suis souvent occupé de démasquer les manipulations de la vérité, si négatives sur le plan social, en affrontant les conséquences.

Je ne pouvais certes me taire - pour des raisons d’ «opportunité», en réalité d’opportunisme - juste au sujet des Arts Martiaux.






Cet enfant en kimono qui suce encore son pouce à été envoyé par ses parents à «faire du judo».

Ceux-ci ne savent pas qu’ils exposent leur enfant à des dégâts physiques souvent irréversibles tel scoliose et traumatismes divers aux articulations des épaules, des genoux et à la colonne vertébrale, ainsi que les statistiques des assurances le confirment.



C’est le cas de centaines de milliers de parents désinformés par une publicité massive et capillaire, si bien que la fédération de judo est devenue à la fois la plus grande garderie de France et une active usine à invalides, véritable attentat à l’intégrité physique de la jeunesse.

Aucune médaille remportée à des compétitions internationales ne peut justifier de tels gâchis sociaux à large échelle.

D’ailleurs des vrais compétents devraient être en mesure de faire gagner des médailles sans ce massacre «dont il ne faut surtout pas parler».


Royce, le «fer de lance» des Gracie à l’époque de ses victoires, lorsqu’on le glorifiait comme «imbattable», grâce à son «JuJitsu brésilien».

En réalité, ainsi que seulement maître Surace le fit remarquer à l’époque (dans son livre «Enquête sur le JuJitsu en France», 1995, à la page 167) il ne s’agissait pas de JuJitsu mais de Judo au sol traditionnel, qui avait

tombé dans l’oubli en raison des changement apportés ensuite au règlement des compétitions officielles de Judo.

Un adversaire connaissant du JuJitsu authentique pouvait donc aisément battre Royce.

Cela se vérifia, en effet, ponctuellement et très vite lorsque Royce se battit la deuxième fois avec Ken Shamrock: ce dernier lui appliqua une vrai technique de JuJitsu qu’il venait d’étudier à fond (photo 1) et lui donna une leçon très dure, en plus sur le terrain où les Gracie étaient censés être de loin les plus forts: le combat au sol.

Pour se rendre compte de la dureté de la punition subie par Royce il suffit d’observer son visage juste avant (photo 2) pendant (photo 3) et à l’issue du match (photo 4), totalement méconnaissable et tuméfié, et le confronter avec celui de Shamrock, parfaitement indemne (photo 5).


Le verdict comique de parité donné à ce combat par le jury fut un cadeau fait aux Gracies, par ailleurs patrons de l’organisation.

Pas étonnant que Royce Gracie, après cela, se soit retiré des compétitions soi-disant «invaincu», en réalité largement humilié par Shamrock.



Vidéo du combat Ken Shamrock Vs Royce Gracie 




L’un des compétiteurs à l’«Ultimate Fighting».

Les Gracies choisissaient leur adversaires parmi des éléments impressionnants physiquement et souvent champions de sports de combat: mais justement, de ce fait, inefficaces là où beaucoup plus de choses étaient permises.


 

Un pratiquant de krav maga pendant sa démonstration à «Ca se discute»: il n’a trouvé rien de mieux que mordre l’oreille de son partenaire, sous les sifflements nourris des spectateurs.




Les grands maîtres du Butokukai dans une photo historique remontant à 1906.

Cette photo fut prise à Kyoto, après une séance où ces maîtres acceptèrent non sans résistance, par obéissance à un ordre de l’Empereur, de donner à Jigoro Kano - fondateur du judo mais qui en JuJitsu avait des connaissances limitées, n’y ayant jamais eu un

grade supérieur au deuxième dan - le célèbre «Nage no kata» de JuJitsu.

Qui permit à celui-ci d’éblouir, dans ses «tournées», les autorités des différents pays occidentaux y compris des chefs d’Etats, en le présentant comme kata de judo.

Le Butokukai était l’Académie impériale des arts martiaux japonais, fondée par l’Empereur Mutsu Hito à la fin du siècle dernier. il accueillait les grands maîtres des plus importantes écoles d’arts martiaux, pour empêcher la disparition d’un savoir élaboré pendant des millénaires, constituant un patrimoine sans prix qui appartient à toute l’humanité.

A la fin de la deuxième guerre mondiale, les derniers grands maîtres du Butokukai refusèrent d’obéir à l’ordre de l’Empereur Hiro Hito de se rendre aux Américains, cela violant leur code d’honneur, le Bushido.

à la suite d’une série de circonstances détaillées dans le livre «La plume et la main vide», maître Stefano Surace devint le seul détenteur de ce savoir.

Accueilli comme membre par le Seibukan (l’actuelle Académie officielle japonaise des arts martiaux) et décoré par Jacques Chirac pour avoir
fait renaître ce prestigieux art martial en France, Stefano Surace est actuellement le plus haut gradé officiel de JuJitsu dans le monde
(10e dan).

Son enseignement, hautement technique et éthique, est en train de rayonner dans le monde entier.

Maître Daniel Mercier, prof de tai-chi chuan et de jujitsu (3e dan kyoshi) chercheur et prof de physique à la faculté. Il s’est intéressé au JuJitsu supérieur puisqu’il a trouvé dans ses techniques des analogies surprenantes avec certains mouvements de tai-chi dont les applications martiales semblaient perdues.


Dominique Balta, prof d’aïkido, en train d’affirmer que le sabre japonais ne sert pas pour couper mais «à unir le ciel et la terre». Malheureusement on ne peut pas demander l’opinion de ceux qui en ont eu, par exemple, la tête coupée.




Un gros marteau s’abat sur le crâne de Chu Phan Tuang par tuiles interposées. Les tuiles volent en éclat mais le crâne reste apparemment intact. De plus, il est tenu à ne pas bouger pour éviter que son propriétair se fasse égorger par la pointe d’un sabre appliquée sous son menton.

On peut se demander si de telles démonstrations ont quelque chose à
voir avec les arts martiaux, ou bien relèvent plutôt des exploits de cirque ou de fakirs.

En tous cas ils donnent une image assez déroutante des arts martiaux.






Jean Luc Delarue observe un tantinet inquiet l’expression de Chu Phan Tuang à l’issue de ce coup.

 

Maintenant c’est à Kim Silver de recevoir son coup sur sa tête.

Le but du kyudo (tire à l’arc japonais) n’est pas d’atteindre la cible mais «autre chose», affirment certains profs de cette discipline qui ont du mal à bien diriger leurs flèches.

Ils oublient que, dans les arts martiaux, pour atteindre «autre chose» il faut d’abord bien maîtriser la technique, sinon on n’est qu’un débutant.



Eric Roger, expert en touches (hypothétiques) sur les points vitaux, qu’il appelle penchak silat.






Richard Douieb, expert en krav maga, discipline qui prévoit entre autres, faute de mieux, de mordre l’oreille de l’adversaire.

                        Kenji Tokitsu, expert en arts martiaux, en train d’expliquer
                           aux autres quelque chose que lui-même ignore.

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